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Comment se préparer à un événement de (très) longue distance.

Comment se préparer à un événement de (très) longue distance.

Si se préparer à une très longue sortie demande beaucoup de préparation physique,
l’aspect psychologique et organisationnel de la chose est tout aussi important, sinon plus.
Voici un peu comment ça se passe dans ma tête à l’approche d’une sortie de 400 km en
solo.

Quelques mois avant

Cette année, n’ayant aucun événement officiel prévu durant la saison, j’ai tout de suite été enchantée lorsqu’un ami m’a proposé de me joindre à lui pour faire la promotion du Club vélo randonneurs du Québec (CVRQ) dans la Capitale-Nationale. L’idée du CVRQ est de promouvoir la longue distance à vélo en organisant des brevets selon un calendrier précis, dont les distances varient entre 200 et 1000 km, dans le but de pouvoir se qualifier à l’épreuve Paris-Brest-Paris, qui se déroule en France, une fois aux quatre ans.

N’ayant pas dans les plans une qualification pour l’épreuve reine, je voyais tout de même un bon défi dans l’idée de tenter les trois premiers brevets, qui sont espacés de deux semaines chacun : 200, 300 et, finalement, 400 km en solo au début de juin. J’ai pu laisser mijoter l’idée quelques mois, histoire d’organiser mon calendrier, puis ensuite réfléchir à mon entraînement. Ayant déjà expérimenté de rouler plusieurs fois des sorties de 200 et, parfois, 300 km en solo, mon réel défi allait être de compléter le brevet de 400 km en continu en moins de 27 heures.

Quelques semaines avant

Quelques semaines avant, j’ai peaufiné les détails relatifs au matériel, puis j’ai réfléchi à la logistique et aux divers scénarios possibles. Je réfléchis donc à toutes les combinaisons potentielles d’habillement et d’équipement en fonction de la météo possible en début de saison, afin de faire un choix plus éclairé quelques jours avant. C’est ici, je dirais, que se trouvent les deux étapes les plus importantes : tester son matériel et bâtir un arbre de décisions quant aux potentiels incidents qui pourraient survenir.

Depuis quelques années, j’utilise les arbres de décisions en amont de tous mes événements longue distance et cela m’a toujours été fort utile, ne serait-ce que pour me rassurer pendant le déroulement dudit événement. En effet, en plus d’aider à prendre une décision éclairée lorsque survient un pépin et que le cerveau est embrouillé par la fatigue et possiblement un peu de découragement, cet exercice préalable peut s’avérer très pertinent dans la vie de tous les jours. En gros, il s’agit de lister tous les incidents potentiels et, pour chacun, d’énumérer ensuite toutes les décisions possibles selon des critères préétablis. Par exemple, lorsque j’ai complété le Défi 808 Bonneville en 2019 (808 km en solo en 48 heures maximum, avec une équipe de soutien la nuit), les incidents « crevaison » et « chute mineure » se détaillaient comme suit :

 

En répétant l’exercice pour tous les incidents potentiels (du moins ceux qu’on peut imaginer), cela a pour effet de réduire le stress et la charge mentale associés à une prise de décision quand on est déjà éprouvé mentalement et physiquement. Ainsi, bien que certains items puissent paraître banals, le risque de prendre une décision irréfléchie, influencée par l’émotion du moment, est beaucoup plus faible en l’ayant analysée auparavant.

Ensuite, l’aspect de tester son matériel est, bien que crucial pour le confort, surtout une question d’enlever un stress et de savoir comment se comporte le vélo une fois chargé. Pour ma part, je m’assure d’aller faire quelques ascensions et descentes abruptes en plus d’une vingtaine de kilomètres avec ma configuration finale. Naturellement, je m’assure d’avoir au préalable déjà roulé au moins une fois sous la pluie abondante, de nuit et contre un fort vent, histoire de ne pas vivre de mauvaises surprises si ces éléments viennent s’ajouter au contexte de mon événement.

   

Quelques jours avant

Une fois cette routine complétée, je me surprends à être beaucoup plus zen, bien que fébrile en pensant au moment où je n’aurai qu’à pédaler! Il reste normalement environ une semaine avant mon événement, alors j’en profite pour faire le plein de sommeil, bien manger, vérifier la météo et me remettre en tête mes scénarios horaires et mon arbre de décisions.

 

Le matin du départ… et après

Cette année, au départ du 400 km, j’étais à la fois soulagée et effrayée de le faire 100% en solo, puisque les autres participants n’ont pu prendre le départ. Soulagée parce que je n’aurais qu’à me concentrer sur mon rythme, mais un peu effrayée en même temps; et si je n’étais pas à la hauteur? Et si j’avais un pépin mécanique irréparable? C’est le genre de réflexion qui peut rapidement miner un moral si on a bâclé la préparation physique et mentale.

Durant l’événement, je tente de profiter des paysages et de demeurer dans des pensées positives, de bien me ravitailler et de m’en tenir le plus possible à ma préparation. Puis, une fois l’événement derrière moi, que ça ait bien été ou non, je trouve toujours important de faire un bilan pour apprendre de mon expérience et prendre des notes pour le futur. Par exemple, lors de mon 400 km en juin dernier, j’ai vécu un pépin avec mon GPS que je n’avais jamais expérimenté ni anticipé : à force de chercher le signal dans le parc de la Mauricie, la batterie s’est complètement vidée. J’avais heureusement pris soin de traîner ma batterie externe, ce qui m’a permis de la tester pour la première fois, sous la pluie en plus. Note à moi-même : dans les endroits où les couvertures cellulaire et satellite sont faibles : mettre les appareils en mode avion. D’ailleurs, cet incident a fait en sorte que pour les 200 km restants, j’ai mis mon GPS en mode économie d’énergie, cachant ainsi ma vitesse et mon kilométrage… quel bonheur de rouler au feeling! Depuis, c’est devenu une habitude que j’adore.

 

Enfin, ça fait plusieurs années que je suis cette recette avant mes gros défis de l’année et elle a toujours bien fonctionné, même si je change quelques ingrédients au fil du temps. Bien que cela puisse vous donner quelques pistes pour vous préparer à un événement de longue distance, l’important est de trouver votre recette et de toujours tenter de l’améliorer d’une fois à l’autre!

Bonne route, amusez-vous!

Par Genevieve Healey, ambassadrice de la boutique Mathieu Performance 

 

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