21 Octobre 2025
Apprivoiser la monotonie de fin de saison

Apprivoiser la monotonie de fin de saison
Chaque automne, la même impression me rattrape : celle d’avoir un peu trop roulé les mêmes routes, d’avoir usé le bitume et, quelque part, un peu mon enthousiasme aussi. Ce n’est pas dramatique, mais plutôt cyclique — au sens propre comme au figuré. À mesure que les jours raccourcissent et que la lumière décline, je sens poindre cette fatigue tranquille et sournoise qui suit une grosse saison. J’aime encore rouler, mais différemment.

Le Québec, à cette période, a ce don particulier de nous rappeler que tout est éphémère, que rien ne dure, pas même la motivation d’un cycliste. Le vent se refroidit, les feuilles craquent sous les pneus et tout invite à ralentir. Pourtant, chaque année, je me surprends à chercher des façons de raviver la flamme, de transformer la monotonie en curiosité.
Changer le mal de place
Quand la lassitude s’installe, je troque les longues sorties planifiées pour des défis plus ludiques. Je m’invente des missions absurdes — rouler dix fois le même segment de parcours, grimper vingt fois la même côte, partir de nuit juste pour voir la ville autrement. Ce n’est pas tant pour accumuler des kilomètres que pour tromper la routine. Ces “défis mentaux” ont le don de réveiller un certain plaisir enfantin : celui de faire les choses autrement, juste pour voir ce que ça donne.

Et puis il y a les sorties qui sentent la camaraderie et le houblon — des parcours ponctués d’arrêts dans les microbrasseries locales ou d’un café bien mérité à mi-chemin. Changer de décor, même légèrement, suffit souvent à relancer le plaisir de pédaler.

Ralentir pour mieux voir
En fin de saison, j’aime troquer le chrono pour la contemplation. L’automne, c’est la saison des lumières dorées, des odeurs de feuilles et de feu de bois.
C’est le moment idéal pour des sorties thématiques :
● un aller-retour au lever du soleil à Cap-Tourmente;
● une balade vers les vergers le long du fleuve Saint-Laurent;
● une “coffee ride” vers un nouveau café de quartier.
Ces petites aventures sans prétention deviennent souvent mes plus beaux souvenirs de l’année.

Redécouvrir le vélo autrement
Quand les jambes se font lourdes et la tête lasse, le secret n’est pas toujours de persévérer, mais parfois de changer de perspective. Sortir le vélo de gravelle, aller à la piscine en pédalant, explorer la ville de nuit… Le vélo reste un formidable moyen de transport, de liberté, et parfois de simplicité. L’important, c’est de garder le mouvement, même si la motivation, elle, change de forme.
Enfin…
Finir la saison, ce n’est pas obligatoirement finir fort. C’est souvent accepter de lever le pied, de rouler à la “vitesse bonheur” et de savourer ce que la saison nous offre avant la pause forcée de l’hiver. Et vous? Comment combattez-vous la monotonie de fin de saison? Essayez n’importe quoi — mais essayez quelque chose de différent.